La petite fille de Monsieur Linh, Philippe Claudel
Après la perte de toute sa famille, Monsieur Linh quitte son pays avec sa petite fille dans les bras. Il la berce en lui chantant une chanson tout le long du voyage et continue après son arrivée dans son pays d’accueil. Il est logé dans un foyer de réfugiés dont il ne sort que très peu au début. Puis au cours de ses promenades régulières, toujours avec sa petite fille dans les bras, il rencontre Monsieur Bark. Ils ne parlent pas la même langue mais comprennent qu’ils partagent la même souffrance d’avoir perdu des êtres chers. Une amitié naît entre ces deux hommes que tout le reste sépare.
On ne peut pas révéler la fin sinon la lecture de ce court roman serait perturbée, elle m’a bien sûr un peu surprise mais explique la sensation de malaise que j’avais en lisant, que quelque chose « clochait ».
Comme pour Le monde sans les enfants, j’ai beaucoup aimé l’écriture de Philippe Claudel, ma prochaine lecture de cette auteur sera Les âmes grises.
Quelques phrases notées au fil des pages :
« Parfois il murmure une chanson à la petite, toujours la même, et il voit les yeux du nourrisson s’ouvrir et sa bouche aussi. Il la regarde, et il aperçoit davantage que le visage d’une très jeune enfant. Il voit des paysages, des matins lumineux, la marche lente et paisible des buffles dans les rizières, l’ombre ployée des grands banians à l’entrée de son village, la brume bleue qui descend des montagnes vers le soir, à la façon d’un châle qui glisse doucement sur des épaules. » p11
« Voici ce que dit la chanson :
Toujours il y a le matin
Toujours revient la lumière
Toujours il y a un lendemain
Un jour c’est toi qui sera mère. » p38
« La tête de Monsieur Linh est grosse de trop de fatigues, de souffrances, de désillusions. Elle est lourde de trop de défaites et de trop de départs. Qu’est-ce donc que la vie humaine sinon un collier de blessures que l’on passe autour de son cou ? A quoi sert d’aller ainsi dans les jours, les mois, les années, toujours plus faible, toujours meurtri ? Pourquoi faut-il que les lendemains soient toujours plus amers que les jours passés qui le sont déjà trop ? » p 168
D'autre avis enthousiastes: Liliba, Sandrine ou moins: Calypso