Alors que le procès de Menard Grey touche à sa fin, l’inspecteur Monk est à nouveau chargé d’enquêter au sein d’une puissante famille londonienne. Octavia, l’une des filles de Sir Basil Moidore, a été assassinée, et tout porte à croire qu’il s’agit d’un vol qui a mal tourné. Sauf que Monk en arrive rapidement à la conclusion que l’assassin est quelqu’un de la maison, et il serait tellement commode pour tous que ce soit un domestique ! Dans le même temps, Hester Latterly est renvoyée de son poste d’infirmière dans un hôpital pour avoir administré un traitement à un patient contre l’avis du médecin chef. Par l’intermédiaire de Mme Callandra Daviot, elle sera engagée par sir Moidore pour prendre soin de sa femme, semble-t-il plongée dans une dépression depuis le décès de sa fille. Hester pourra ainsi enquêter de l’intérieur pour aider Monk. Ils parviendront par leurs efforts à découvrir une vérité qui ne sera pas du goût de tout le monde…
Autant le dire tout de suite, j’ai beaucoup apprécié ce 2ème tome des enquêtes de Monk, même un peu plus que le premier. Les personnages principaux deviennent plus familiers.
Monk n’a toujours pas retrouver ses souvenirs et est tiraillé entre la personne qu’il ressent être au fond de lui et l’image de celle qu’il est dans le regard des autres. On le sent plus vulnérable et vouloir retrouver ses origines : « Il portait de beaux vêtements à présent, mangeait à sa faim, ne possédait ni maison ni famille, mais ses racines se trouvaient dans ces ruelles étroites, dont tous les habitants se connaissaient, où mariages et enterrements concernaient tout le monde, où chacun était averti de chaque naissance et de chaque maladie, de chaque espérance et de chaque déception, où il n’existait ni vie privée ni solitude. » p255
Hester est toujours aussi courageuse dans ses opinions et ses actes, elle voudrait pouvoir améliorer la prise en charge des patients avec son expérience acquise au cours de la guerre de Crimée mais se heurte à l’immobilisme du milieu médical londonnien qui n’a pas évolué durant son absence ainsi qu’au machisme.
Et on en vient là à un des aspects qui me touchent le plus dans les romans d’Anne Perry, la condition de la femme dans la société à l’ère victorienne, qui ne paraît enviable ni pour les domestiques dont les conditions de vie sont soumises au bon vouloir de leur employeurs sans recours possible ni pour les femmes de l’aristocratie pour d’autres aspects, les conseils de la belle-fille de Sir Moidore font frémir Hester : « Apprenez à tenir un foyer, à manger avec élégance, à vous habiller et à vous déplacer avec charme et dignité, à engager la conversation avec toutes sortes de gens en société, à peindre ou à dessiner un peu, mais surtout à jouer de la musique, si possible à chanter si vous avez des dispositions pour cela, à faire des travaux d’aiguille, à former de jolies lettres lorsque vous écrivez et à tourner les phrases avec élégance dans votre correspondance….et par-dessus tout, à vous montrer obéissante et à maîtriser vo mouvements d’humeur, quelles que soient les provocations dont vous ayez pu être victime. Si vous faites toutes ces choses, Miss Latterly, vous réaliserez le meilleur mariage que vous permettent votre rang et votre charme et vous ferez de votre époux un homme heureux. Ainsi serez-vous heureuse vous aussi. » p239
Challenge Anne Perry chez Syl, mois anglais chez Titine et Lou
À bientôt
Catherine