Deux-pièces, Eliette Abécassis
Lors du défilé de maillots de bain en été 1946, apparaît le premier bikini, porté par une danseuse nue, les mannequins n’ayant pas voulu le porter, le jugeant trop indécent. Les réactions ne se font pas attendre : admiration, cris au scandale…Dans l’assistance se trouve Gaby, journaliste, ainsi que Antoine, l’homme qu’elle a dû quitter brutalement, sans explication, durant la guerre. Au milieu de la foule qui n’a d’yeux que pour le défilé, Antoine et Gaby vont enfin découvrir pourquoi ils ont été séparés.
C’est avec pudeur que l’auteure revient sur les évènements tragiques de la 2ème guerre mondiale : déportation, enfermement, résistance…, contrastant avec l’insouciance de ce défilé de mode. mais l'objet principal de ce court roman est ce nouveau maillot de bain imaginé par Louis Réard, ingénieur automobile, en ressentant l’envie de liberté des femmes dans l’après guerre.
Découvert grâce à Irrégulière dont vous pouvez voir ici son billet, j'ai beaucoup aimé l'histoire de ce premier bikini dans l'Histoire. Merci encore à elle.
« Le bikini mettait en exergue le corps de la femme et laissait voir ses attributs qui étaient cachés jusque-là, dissimulés sous des tissus, des voiles ou des robes. Tous ces corsets, ces jupons, ces longues jupes qui entravaient le corps de la femme et l’empêchaient de se mouvoir, de courir ou même de marcher. Une façon de garder la femme en laisse. Jamais on n’avait vu femme aussi libre que Micheline Bernardini dans son petit maillot devant cette piscine, et sans doute cela faisait-il peur. Il faudrait trouver d’autres façons de domestiquer son corps : lui expliquer quoi ? Peut être, si elle voulait porter ce bikini, fallait-il qu’elle soit mince à tout prix, ferme et musclée, et jeune bien sûr. Le maillot de la liberté se transformerait-il en un carcan encore plus étouffant que les lourdes robes corsetées, à cause de la pression sociale, des magazines et des entreprises, dans une civilisation dominée par l’homme qui avait en horreur le corps de la femme tout autant qu’elle l’idéalisait ? »
Challenge Petit bac 2016 chez Enna, catégorie "objet"