Attention, coup de coeur
Quand on m'a prêté le premier de ces romans avec cette phrase "Je suis sûre que ça va te plaire", il ne m'en a pas fallu plus pour me plonger directement dans cette lecture
Diane se demande tous les jours pourquoi elle continue à vivre, un an après le décès brutal de son mari Colin et de sa fille Clara dans un accident de voiture. Ils s’étaient quitté sur cette dernière phrase « Filez ! Oust ! Je ne veux plus vous voir », en chahutant. Depuis, le cœur de Diane la maintient en vie, obstinément, douloureusement.
Elle ne peut plus travailler dans le café littéraire qu’elle tient avec son meilleur ami Félix, s’habille avec les sweats de Colin, dort avec le doudou de Clara et se lave avec son shampooing pour garder encore un peu son odeur. Ses parents et Félix ayant décidé que cette période de deuil était suffisante et voulant l’obliger à sortir de chez elle et se remettre à vivre, Diane décide de s’enfuir en Irlande, un pays que colin aurait voulu découvrir alors qu’elle-même préfère le soleil. Seule, dans un coin isolé d’Irlande, elle arrivera peut être à être au plus prêt de lui, à se laisser sombrer dans ses souvenirs.
Mais ce dépaysement aura un autre effet sur Diane. Peu à peu, elle reprend les gestes quotidiens de la vie, se lever, se laver, faire ses courses, se balader sur la plage, sous la pluie. Elle rencontre et se dispute avec son voisin Edward, photographe taciturne, bourru, probablement violent. Et se surprend à retrouver certains plaisirs de la vie.
J’ai vraiment eu un coup de cœur pour ce roman, lu en seulement 2 fois et qui m’a valu une nuit courte, ne pouvant plus le lâcher avant la fin. J’ai versé quelques larmes, sourit souvent, ai ressenti une pointe de colère parfois, surtout contre Edward et son comportement. Je me suis dit à un moment que c’était vraiment trop facile de la part de l’auteur de rendre l’envie de vivre à son personnage en lui faisant rencontrer l’amour du premier venu et puis non, Agnès Martin-Lugand a eu l’intelligence de compliquer les choses et de vouloir rendre Diane plus forte en devenant plus autonome. J’ai vraiment beaucoup apprécié ce choix. Un réel beau moment de lecture (même sans boire de café !).
J'ai pris quelques jours pour garder le ressenti du premier avant d'enchainer sur la suite
Diane reconstruit sa vie à Paris en se lançant exclusivement dans la gestion de son café littéraire qui fonctionne très bien avec également des soirées organisées par Félix, toujours fidèle ami. Elle a déménagé dans un petit appartement au dessus du café, retrouve peu à peu la paix et parvient à aller régulièrement sur la tombe de son mari et sa fille leur raconter sa vie sans eux.
Elle rencontre Olivier, tendre, attentionné, patient et arrive à se projeter à nouveau dans une vie de couple. Seule la vue d’un enfant et encore plus d’un bébé lui est encore insurmontable.
Ce début de paix retrouvée est bousculé par une rencontre fortuite avec Edward, venu exposer des photos d’Irlande à Paris et par la maladie de sa chère Abby. Diane ressent alors le besoin vital de se retrouver auprès de cette famille irlandaise qui lui a permis de survivre et ce retour auprès d’eux va remettre tout en question, son installation avec Olivier, son café littéraire, son lieu de vie…
Ce deuxième tome a été tout aussi addictif que le premier. Diane est maintenant une femme plus forte mais certaines fêlures sont encore profondes. On vit avec intensité ses doutes, ses peurs, ses choix et on souhaite enfin pour elle la fin heureuse.
Challenge Petit Bac chez Enna, catégorie "aliment"