Les mains libres, Jeanne Benameur
4ème de couverture : Mme Lure est une vieille femme comme on en croise sans les remarquer. Dans l’appartement de son mari disparu, elle maintient chaque chose à sa place, tranquille et pour toujours. Elle évite tout souvenir, mais rêve grâce aux brochures de voyages qu’elle étale sur la table de la cuisine. Yvonne Lure entre dans les photographies, y sourit, y vit.
Un jour, surprenant les doigts voleurs d’un jeune homme dans le grand magasin, elle se met à le suivre de façon irréfléchie jusqu’à son campement, sous l’arche d’un pont.
Qu’ont-ils en commun, Yvonne, celle qui garde, et Vargas, l’errant ?
J’ai beaucoup aimé l’écriture de Jeanne Benameur, des phrases assez courtes, certaines percutantes, donnant à penser, une certaine douceur. C’est une belle histoire, Yvonne n’est rien, elle n’était rien avant son mariage, elle est rien depuis la mort de son mari, elle vivote dans cet appartement où chaque objet reste à sa place, la poussière n’a pas de prise même dans la bibliothèque, les livres ne bougent pas, elle n’imagine même pas les lire, c’était le rôle de son mari. Et voilà cette vie rangée remise en question par la rencontre de Vargas, jeune vagabond, à qui elle offre un de ces livres. Débute entre eux un échange particulier, Vargas ne parlant pas la même langue, mais ils se comprennent.
Quelques phrases au hasard :
« Quand la lecture avait été bonne, le visage était harassé et ravi. C’était le visage de qui a porté au-delà de ses forces quelque chose de trop lourd et le dépose enfin, les mains encore raidies de l’effort. » p42
« Est-ce pour cela que tant de gens se rencontrent ? Pour que de toute leur chaleur usée deux êtres fassent un feu ? » p74
Les avis de Noukette, Aproposdelivres
Challenge Jeanne Benameur chez Noukette, Challenge Petit bac 2013 chez Enna, catégorie "partie du corps"