Un jour, David Nicholls
« Ce fut pour moi une mémorable journée, car elle opéra en moi de grands changements. Mais il en est de même pour n’importe quelle vie. Imaginez qu’on fasse disparaître une seule journée choisie avec soin et voyez comme le déroulement en eût été différent. Arrêtez-vous un instant, lecteur de cette page, et songez à la longue chaîne de fer ou d’or, d’épines ou de fleurs, qui ne vous aurait jamais enserré si le premier maillon ne s’en était trouvé forgé au cour de cette mémorable journée. » Charles Dickens, Les Grandes Espérances
Tout oppose Emma Morley et Dexter Mayhew. Emma a dû travailler dur pour obtenir son diplôme avec mention. Elle veut faire quelque chose d’important de sa vie, quelque chose qui pourrait changer le monde, au moins un peu le monde qui l’entoure. Dexter est issu d’une famille aisée, semble tout prendre à la légère et est un bourreau des cœurs.
Pourtant ils passent ensemble la nuit et la journée du 15 juillet 1988, après la remise des diplômes, et cette journée va les lier à jamais. Pendant près de vingt ans, on va retrouver une nouvelle étape de leurs vies à chaque date anniversaire de leur rencontre.
Emma va enchaîner les années de galère, les petits boulots avant de reprendre des études pour être professeur. Elle va utiliser cette expérience pour enfin réaliser un de ces rêves, écrire un roman. Ce sera des romans pour adolescents qui auront enfin du succès. Dexter, lui, va voyager pendant plusieurs années, aux frais de ses parents, sans vraiment trouver sa voie. Il devient ensuite un présentateur télé adulé mais les dérives dans l’alcool et la drogue finiront par l’exclure de ce monde.
Emma et Dexter vont donc se croiser au cours de ses années avant de finir par s’avouer l’un à l’autre, et surtout à eux-même, leur amour présent dès le premier jour.
J’avais lu plusieurs bonnes critiques de ce roman (Calypso, Sophie) avant de le commencer et il ne m’a vraiment pas laissée indifférente. J’ai régulièrement pesté (intérieurement bien sûr) contre Dexter, son côté arrogant, imbu de sa personne, ses plongées régulières dans l’alcool et la drogue, mais aussi contre Emma quand elle débute une relation adultère avec le proviseur de son collège, qui ne semble rien avoir pour plaire. Et puis j’ai éprouvé de la joie quand enfin ils se retrouvent. Du coup la suite (ceux qui l’ont lu comprendront sûrement) m’a laissée une boule au ventre. Si ce sont là les qualités d’un bon roman, alors celui-là est réussi.